"Laisser quelqu'un en prison suffisamment longtemps et il se retrouvera aussi mal armé face aux exigences de la liberté qu'un moine trappiste jeté au milieu du maelström de New York." Edward Bunker sait de quoi il parle. La plupart de ses romans ont été écrits du fond d'une cellule où il a passé plus de 18 ans de sa vie. Premier opus d'une tétralogie noire et "bestiale", Aucune bête aussi féroce met en scène Max Dembo, un taulard libéré sous conditionnelle, qui replonge comme par fatalité, quoiqu'un peu aidé par ses fréquentations, dans le crime et la violence. A croire que ses pyjamas en papier ne lui été d'aucun secours contre ses vieux démons.
Écrivain, scénariste et acteur (il est Mister Blue dans Reservoir dogs de Tarantino), Edward Bunker a été plusieurs fois adapté au cinéma. Aucune bête aussi féroce est porté à l'écran en 1978 avec Dustin Hoffman (Le récidiviste) et La bête contre les murs en 2006 avec Willem Dafoe et Edward Furlong (Animal factory).
Mercredi prochain sort Un prophète, le dernier film de Jacques Audiard. Son jeune Malik rappelle a s'y méprendre le Ronald Decker de Bunker.