jeudi 1 novembre 2007

Échec et pat[hologie]

Lundi dernier, un tribunal de Moscou a condamné à la prison à vie Alexandre Pitchouchkine pour les meurtres de quarante-huit personnes. Considéré comme le plus grand tueur en série de l’histoire de la Russie, celui qui est surnommé le "tueur à l'échiquier" par la presse de son pays a avoué avoir voulu tuer soixante-quatre fois, soit le nombre de cases d'un échiquier. Ses victimes étaient froidement abattues à coups de marteau ou, lorsqu'elles étaient encore vivantes, se voyaient introduire des bouteilles ou des branches d'arbre dans le crâne. Peu cavalier comme manières !

L'intrigue du Tableau du maître Flamand d'Arturo Pérez-Reverte s'articule autour d’une toile peinte en 1471 par Pieter Van Huys, représentant deux chevaliers jouant aux échecs et une noble dame lisant en retrait. Sujet relativement classique pour l’époque. Ce n’est que cinq siècles plus tard, lors d’une restauration de la toile, qu’une énigmatique inscription dissimulée sous une couche de peinture est mise en jour : "Quis necavit equitem ?" Autrement dit, pour les nuls en version : "Qui a tué le chevalier ? "


Mais pourquoi Van Huys - est-ce bien lui d’ailleurs ? - aurait-il écrit ces mots avant de les recouvrir ? Fait-il référence aux personnages de sa toile ? Y a-t-il un lien avec la pièce du « cavalier » du jeu d’échecs ? Passionnant cas d'école pour Julia, la jeune restauratrice d'art à l'origine de la découverte. Mais ses recherches pour résoudre l'énigme se transforment rapidement en un jeu dangereux. Comme si un joueur anonyme avait repris la partie d'échecs engagée au XVe siècle par les deux chevaliers. Julia et ses proches deviennent alors de simples pions sur un échiquier. Chaque mouvement peut s'avérer mortel. Et chacun de se demander : "à qui le tour ?"

Après cela, on serait tenté de se demander si l'abus d’échecs ne rendrait fou ? L'entrée en politique du roi Kasparov face à Poutine semble bien aller dans ce sens. Parole de Litvinenko ...

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